A l'issue d'Amsterdam 2000, la plus importante Conférence
Internationale pour évangélistes qui ait jamais eu lieu
(environ 10.000 personnes), les participants français,
interpellés par la vision d'une consultation pour évangélistes
dans notre pays, ont mandaté deux des leurs en particulier
pour prendre toute initiative dans ce sens.
Suite à de nombreux encouragements, y compris celui
de l'Association Billy Graham pour l'Evangélisation
(BGEA), la première rencontre regroupant divers frères
présents à Amsterdam 2000 s'est tenue le 1er mars 2001
à Paris. Le secrétaire général de l'Alliance Evangélique
Française (AEF) s'est associé au travail de réflexion
dès la seconde rencontre, où l'ensemble des responsables
d'Unions d'Eglises évangéliques françaises ont été invités
le 27 juin 2001. Puis un comité d'organisation a été
mis en place.
DÉCLARATION D’AMSTERDAM
2000
Charte pour l’évangélisation au XXIe siècle
Préambule
Le mouvement évangélique
transdénominationnel, mouvement de renouveau au sein de l’orthodoxie chrétienne
historique, est devenu une réalité mondiale à part entière. Dans la seconde
moitié du XXe siècle. Les évangéliques appartiennent à de nombreuses
Eglises, langues et cultures, mais ils partagent les mêmes convictions sur
l’Evangile de Jésus-Christ, la mission de l’Eglise et l’engagement chrétien à
l’évangélisation. Parmi les documents récents qui expriment cette compréhension,
citons la Déclaration de Berlin (1966), la Déclaration de Lausanne
(1974), les Déclarations d’Amsterdam (1983), le Manifeste de
Manille (1989) et l’Evangile de Jésus-Christ: une célébration
évangélique (1999).
A l’invitation du
Dr Billy Graham, quelque 10 000 évangélistes, théologiens, stratèges
missionnaires et responsables d’Eglise, venant de plus de 200 pays, se sont
rassemblés à Amsterdam en l’an 2000 pour écouter, prier, louer et discerner la
sagesse de l’Esprit Saint en vue de la tâche inachevée de l’évangélisation
mondiale. Nous sommes stimulés et encouragés par les défis qui nous ont été
lancés et par la communion que nous avons partagée avec tant de frères et sœurs
en Christ. Plus que jamais, nous sommes résolus à faire connaître le Christ à
tous en tout lieu.
Cette Déclaration
d’Amsterdam a été conçue comme un cadre pour entourer les nombreux plans
d’action qui sont en train d’être élaborés pour l’évangélisation du monde. Elle
repose sur les principes énoncés dans les documents référencés ci-dessus et se
compose de trois parties: une charte des engagements, la définition de termes
théologiques clés utilisés dans cette charte et une prière de supplication à
notre Père céleste.
Charte des
engagements
Cette charte est un énoncé
des tâches, des objectifs et des idéaux pour l’évangélisation au cours du
XXIe siècle. L’ordre des sujets reflète l’étendue de nos
préoccupations, non la priorité à donner à ces thèmes.
1.
Stratégie missionnaire et évangélisation.
L’évangélisation du monde est au cœur de la mission de l’Eglise. Nous avons reçu
de notre Seigneur le mandat de proclamer la bonne nouvelle de l’amour et du
pardon de Dieu à tous, de faire des disciples, de baptiser et d’enseigner tous
les peuples. Dans ses dernières instructions, Jésus a clairement enseigné que
cette œuvre d’évangélisation, dans toute son ampleur, exige que nous prêtions
attention non seulement à ceux qui nous entourent, mais aussi aux méprisés et
aux rejetés de la société et à ceux qui sont aux extrémités de la terre.
S’arrêter à moins que cela, c’est lui désobéir. En outre, nous reconnaissons la
nécessité d’encourager de nouvelles initiatives pour atteindre les jeunes et les
enfants du monde entier et en faire des disciples, de tirer un plus grand parti
des médias et de la technologie dans l’évangélisation et de rester impliqué
personnellement dans l’évangélisation à la base pour que notre présentation de
l’Evangile biblique soit parfaitement adaptée et reste tout à fait contextuelle.
Nous pensons qu’il est urgent de travailler en vue de l’évangélisation de chaque
groupe de population non encore atteint.
Nous
nous engageons à œuvrer pour que tous les habitants de la terre aient
l’occasion d’entendre l’Evangile dans une langue qu’ils comprennent, près de
leur lieu d’habitation. Nous nous engageons, en outre, à fonder chez tous les
peuples et en tous lieux, des Eglises autochtones, vigoureuses et capables de
croissance qui chercheront à mener vers la maturité spirituelle ceux qui
répondent au message de l’Evangile.
2.
Direction et évangélisation. Nous
reconnaissons que le ministère de direction est l’un des dons que le Christ a
faits à l’Eglise. Ce ministère n’existe pas pour lui-même, mais pour conduire le
peuple de Dieu dans l’obéissance à notre Père céleste. Les dirigeants, ou
responsables, doivent se soumettre par humilité au Christ, qui est la tête de
l’Eglise, et les uns aux autres. Cette soumission comprend l’acceptation de
l’autorité suprême des Ecritures par lesquelles le Christ gouverne son Eglise
par le truchement de son Esprit. La première tâche des responsables est de
préserver l’intégrité de la proclamation de l’Eglise et de maintenir et de
propager la vision de l’appel à évangéliser. Ils ont la responsabilité de
veiller à ce que cette vocation soit menée à bien par l’enseignement, la
formation et la délégation responsable, en étant une source d’inspiration pour
les autres. Nous devons porter une attention particulière à encourager les
femmes et les jeunes responsables dans leur travail d’évangélisation. Ceux qui
dirigent doivent sans cesse prendre soin de ne pas entraver ce que Dieu fait
lorsqu’ils exercent leur responsabilité stratégique de gestion des ressources
que le Christ met à la disposition de son corps.
Nous nous engageons
à rechercher et à défendre ce modèle biblique du responsable-serviteur dans nos
Eglises. Nous qui sommes responsables, nous nous consacrons à nouveau à ce
ministère comme il est défini par ce modèle.
3.
Théologie et évangélisation. La
théologie chrétienne a pour objet une réflexion soigneuse et une mise en ordre
de la vie dans la présence du Dieu trinitaire. D’une certaine manière, tous les
chrétiens sont des théologiens: à eux d’en être de bons plutôt que de mauvais!
Ainsi la théologie de chacun doit être mesurée à l’aune de l’enseignement
biblique qui seul nous fait connaître la pensée et la volonté de Dieu. Ceux qui
sont appelés aux vocations particulières d’évangélisation, de théologie et de
ministère pastoral doivent travailler ensemble à répandre l’Evangile dans le
monde entier. Les évangélistes et les pasteurs peuvent aider les théologiens à
garder une motivation d’évangélisation, en leur rappelant que la véritable
théologie est toujours faite pour servir l’Eglise. Les théologiens peuvent aider
à clarifier et à sauvegarder la vérité révélée de Dieu, en fournissant les
ressources pour la formation des évangélistes et l’enracinement dans la foi des
nouveaux croyants.
Nous nous engageons
à faire constamment les efforts possibles pour connaître et enseigner la foi
selon les Ecritures et à chercher à faire en sorte 1°) que tous ceux qui
prêchent l’Evangile soient équipés théologiquement et munis des ressources
adéquates pour l’œuvre qu’ils ont entreprise, et 2°) que tous les enseignants
professionnels de la foi partagent le souci de l’évangélisation.
4.
Vérité et évangélisation.
Influencés par le rationalisme, le sécularisme et l’humanisme modernes (la
modernité), les intellectuels occidentaux ont, pour une grande part, réagi par
le refus relativiste de l’existence d’une quelconque vérité absolue universelle
(la postmodernité). Ce refus influence la culture populaire du monde entier. En
opposition à cela, l’Evangile (qui est la parole faisant autorité du seul Dieu
vivant et vrai) se présente à tous, en tout lieu et en tout temps, comme la
vérité sous trois acceptions: ses déclarations sont vraies quant aux faits, par
opposition à ce qui est faux; elle nous place constamment face à la réalité, par
rapport à l’illusion; et elle nous présente Jésus-Christ, le co-Créateur, le
Rédempteur et le Seigneur du monde, comme la Vérité (c’est-à-dire la seule
Personne dans l’univers qui soit réelle et accessible, qui fasse autorité, qui
dise la vérité et qui soit digne de confiance), que nous devons tous
reconnaître. On laisse entendre que toute forte affirmation de l’existence d’une
vérité unique pour tous est inéluctablement oppressive et agressive. Cependant
l’Evangile nous met en présence d’un être qui, bien que Dieu, est devenu homme
et s’est identifié à ceux qui étaient dans les liens du péché pour les libérer
de son esclavage. Cet Evangile de Dieu est à la fois vrai pour tous et libère
véritablement. Il convient donc de le recevoir avec confiance, sans douter.
Nous nous engageons
à présenter et à proclamer l’Evangile biblique et son Christ, toujours et
partout, comme étant parfaitement suffisants et efficaces pour le salut des
croyants. Par conséquent, nous nous élevons contre toutes les tendances de
scepticisme et de relativisation ou de syncrétisme, qu’elles soient
rationalistes ou irrationalistes, qui considèrent cet Evangile comme n’étant pas
parfaitement vrai, et sont donc incapables de conduire les croyants dans la vie
divine nouvelle qu’il leur promet. Nous nous élevons contre tout emploi
oppressif et destructeur de la merveilleuse vérité de Dieu.
5.
Besoin de l’être humain et évangélisation. Tant
la Loi que l’Evangile mettent à nu la condition humaine: elle est perdition,
au-delà et plus profond que tous les sentiments de souffrance, de misère, de
frustration, d’esclavage, d’impuissance et de mécontentement de la vie. La Bible
révèle que tous les êtres humains sont de par leur constitution même dans un
état de rébellion contre le Dieu qui les a créés et dont ils restent confusément
conscients; ils sont séparés de lui et coupés de toute joie de le connaître et
de le servir qui est la véritable satisfaction de la nature humaine. En tant
qu’êtres humains, nous avons été créés pour porter l’image de Dieu dans une vie
sans fin d’amour pour Dieu et pour les autres, cependant l’égoïsme de notre cœur
déchu et pécheur rend ceci impossible. Souvent, notre mauvaise foi nous conduit
à utiliser jusqu’aux observances de la religion pour garder Dieu à distance,
pour pouvoir éviter qu’il ne traite avec nous de notre adulation impie de
nous-mêmes. Par conséquent, tous les êtres humains doivent maintenant faire face
à la condamnation finale par le Christ Juge, et à la destruction éternelle, loin
de la présence du Seigneur.
Nous nous engageons
à être fidèles et pleins de compassion pour faire connaître aux autres la vérité
sur leur condition spirituelle actuelle, pour les mettre en garde contre le
jugement et l’enfer qui attendent les impénitents et pour exalter l’amour de
Dieu qui a donné son Fils pour nous sauver.
6.
Pluralisme religieux et évangélisation.
Aujourd’hui, l’évangéliste est appelé à proclamer l’Evangile dans un monde de
plus en plus pluraliste. Dans ce village mondial de croyances concurrentes et de
nombreuses religions mondiales, il est important que notre évangélisation soit
marquée à la fois par la fidélité à la bonne nouvelle de Christ et par
l’humilité dans la proclamation de celle-ci. La révélation générale de Dieu
s’étendant à tous les points de sa création, il est fort possible qu’il y ait
des traces de vérité, de beauté et de bonté dans de nombreux systèmes de
croyance non chrétiens. Cependant rien ne justifie que nous considérions aucun
d’eux comme un autre évangile ou une voie distincte vers le salut. Le seul moyen
de connaître Dieu dans la paix, l’amour et la joie est la mort réconciliatrice
de Jésus-Christ le Seigneur ressuscité. Quand nous faisons part de ce message à
d’autres, nous devons le faire avec amour et humilité, en fuyant toute
arrogance, hostilité et manque de respect. Dans le dialogue avec les adeptes
d’autres religions, nous devons être courtois et aimables. Un tel dialogue ne
doit cependant pas remplacer la proclamation de l’Evangile. Pourtant, puisque
tous les êtres humains sont faits à l’image de Dieu, nous devons prôner la
liberté religieuse et les droits de l’homme pour tous.
Nous nous engageons
à traiter les tenants d’autres croyances avec respect et à servir fidèlement et
humblement la nation dans laquelle Dieu nous a placés, tout en affirmant que le
Christ est le seul et unique Sauveur du monde.
7.
Culture et évangélisation. Dieu a
racheté, par le sang de l’Agneau, des saints de toute tribu, de toute langue, de
tout peuple et de toute nation. Il sauve les personnes dans leur propre culture.
L’évangélisation du monde doit avoir pour objectif de voir naître des Eglises
qui soient à la fois profondément enracinées en Christ et étroitement liées à
leur culture. Par conséquent, suivant l’exemple de Jésus et de Paul, ceux qui
proclament le Christ doivent se servir de leur liberté en Christ pour se faire
tout à tous. Ce qui signifie une identification culturelle appropriée qui se
garde d’assimiler l’Evangile à une quelconque culture particulière. Toutes les
cultures humaines étant en partie façonnées par le péché, la Bible et son Christ
constituent sur des points clés une contre-culture pour chacune d’elles.
Nous nous engageons
à être sensibles à la culture environnante quand nous évangélisons. Nous aurons
pour objectif de prêcher le Christ d’une façon qui convient aux peuples parmi
lesquels nous témoignons et qui enrichira leur culture par tous les moyens
appropriés. En outre, en tant que sel et lumière, nous chercherons la
transformation des cultures en vue de l’affirmation des valeurs de
l’Evangile.
8.
Ecritures et évangélisation. La
Bible est indispensable à la véritable évangélisation. La Parole de Dieu
elle-même fournit à la fois le contenu et l’autorité de toute évangélisation.
Sans elle, il n’y a pas de message à prêcher aux perdus. Les personnes doivent
être amenées à une compréhension d’au moins quelques vérités fondamentales de
l’Ecriture avant de pouvoir donner une réponse sensée à l’Evangile. Ainsi nous
devons proclamer et disséminer les Saintes Ecritures dans le langage du cœur de
tous ceux que nous sommes appelés à évangéliser et former comme disciples.
Nous nous engageons
à maintenir les Ecritures au cœur même de notre message d’évangélisation et à
balayer toute barrière de langue et de culture pour une compréhension claire de
l’Evangile de la part de nos auditeurs.
9.
L’Eglise et l’évangélisation. Il
est incontestable qu’il faille, dans les communautés constituées, donner un
enseignement aux croyants quel que soit le stade de leur cheminement spirituel
et leur fournir des soins pastoraux appropriés. Mais ces préoccupations ne
doivent pas remplacer la préoccupation constante pour la mission, qui implique
que les efforts d’évangélisation soient considérés comme une priorité
continuelle. Les pasteurs, conjointement avec d’autres personnes qualifiées,
doivent amener leurs communautés à œuvrer pour l’évangélisation. En outre, nous
affirmons que la formation de disciples pieux et prêts à témoigner est au cœur
de la responsabilité qu’a l’Eglise de préparer ses membres à œuvrer pour le
service. Nous affirmons que l’Eglise doit devenir un lieu accueillant pour les
nouveaux croyants.
Nous nous engageons
à inciter les communautés dans lesquelles et avec lesquelles nous servons à
considérer que l’évangélisation doit être une priorité en tout temps, et à en
faire ainsi un axe de la prière, de l’organisation, de la formation et du budget
de la communauté.
10.
Prière et évangélisation.
Dieu nous a fait don de la prière pour que, dans sa souveraineté, il puisse
répondre aux cris de ses enfants en bénissant et manifestant sa puissance. La
prière est l’un des moyens essentiels que Dieu a désignés pour l’éveil de
l’Eglise et la propagation de l’Evangile dans le monde. Depuis les premiers
jours de l’Eglise néotestamentaire, Dieu s’est servi de la prière fervente et
persévérante de son peuple pour donner de la puissance à son témoignage dans
l’Esprit, pour vaincre l’opposition à l’œuvre du Seigneur et pour ouvrir les
cœurs et les pensées de ceux qui entendent le message du Christ. A des moments
particuliers de l’histoire de l’Eglise, des réveils et des avancées spirituels
ont été précédés par un accord et une union explicites du peuple de Dieu pour
des temps de repentance, de prière et de jeûne. Aujourd’hui, alors que nous
cherchons à porter l’Evangile à des groupes de population non encore atteints
dans le monde entier, nous avons besoin d’une dépendance encore plus profonde de
Dieu et d’une unité encore plus grande dans la prière.
Nous nous engageons
à prier fidèlement le Seigneur de la moisson d’envoyer des ouvriers dans ses
champs de moisson. Nous prions également pour tous ceux qui sont engagés dans
l’évangélisation du monde et pour que soit encouragé un réel appel à la prière
dans les familles, les Eglises locales, les rassemblements particuliers, les
sociétés missionnaires et les ministères transdénominationnels.
11.
Responsabilité sociale et évangélisation.
Bien que l’évangélisation ne soit pas un plaidoyer en faveur d’un quelconque
programme social, elle comporte une responsabilité sociale et ce pour deux
raisons au moins. La première est que l’Evangile proclame la royauté du Créateur
plein d’amour qui veut faire régner la justice, défendre la vie humaine et
veiller au bien-être de sa création. Ainsi l’évangélisation doit être
accompagnée de l’obéissance à l’ordre de Dieu de travailler pour le bien de tous
d’une manière qui convienne aux enfants d’un Père qui fait briller son soleil
sur les méchants et sur les bons et qui envoie sa pluie sur les justes comme sur
les injustes. La seconde est que, lorsque notre évangélisation est alliée au
souci de soulager la pauvreté, de défendre la justice, de s’opposer aux abus du
pouvoir séculier et économique, de tenir ferme contre le racisme et de
promouvoir une gestion responsable de l’environnement mondial, elle reflète la
compassion du Christ; elle pourra ainsi être accréditée d’une façon qui n’aurait
pas été possible autrement.
Nous nous engageons
à poursuivre les voies de la justice dans notre famille et dans notre vie
sociale, et à tenir compte des valeurs personnelles, sociales et écologiques
parallèlement à notre évangélisation.
12.
Sainteté et évangélisation. Le
serviteur de Dieu doit joindre à l’Evangile la parure d’une vie sainte. Or, ces
derniers temps, le Nom de Dieu a été gravement déshonoré et l’Evangile
discrédité par la façon de vivre impie de chrétiens placés à des postes de
responsabilité. Les évangélistes semblent particulièrement exposés aux
tentations liées à l’argent, au sexe, au pouvoir, au mépris de la famille et au
manque d’intégrité. L’Eglise devrait encourager des structures qui poussent les
évangélistes à rendre compte de leur vie, de leur doctrine et de leur ministère.
L’Eglise devrait également s’assurer que ceux dont la vie déshonore Dieu et
l’Evangile ne soient pas autorisés à servir en qualité d’évangélistes. La
sainteté et l’humilité des évangélistes donnent de la crédibilité à leur
ministère; elles contribuent en conséquence à une puissance authentique venant
de Dieu et à donner un fruit durable.
Nous nous engageons
à rendre compte à la communauté devant laquelle nous sommes responsables de
notre vie, de notre doctrine et de notre ministère, à fuir le péché et à marcher
dans la sainteté et l’humilité.
13.
Conflits, souffrance et évangélisation. Les
récits de l’évangélisation depuis les temps apostoliques, l’état du monde
contemporain et la connaissance de l’opposition que Satan a toujours déployée à
la propagation de l’Evangile s’unissent pour certifier qu’au cours du
XXIe siècle, les efforts d’évangélisation se dérouleront dans un
contexte d’opposition. Les formes actuelles d’opposition que Satan exploite de
toute évidence comprennent les idéologies séculières qui considèrent la foi
chrétienne comme un obstacle au développement de l’humanité; les structures de
pouvoir politique qui considèrent la primauté de la loyauté des chrétiens à leur
Seigneur comme une menace au régime; et les expressions militantes des religions
non chrétiennes qui sont hostiles aux chrétiens parce qu’ils sont différents.
Nous devons nous attendre et nous préparer à toutes sortes de souffrances dans
notre lutte contre des ennemis non de chair et de sang, mais qui sont les forces
spirituelles du mal dans les lieux célestes.
Nous nous engageons
à toujours chercher à avancer avec sagesse dans l’évangélisation personnelle,
l’évangélisation familiale, l’évangélisation de l’Eglise locale et
l’évangélisation en collaboration sous ses diverses formes, et à persévérer en
dépit des oppositions que nous pourrons rencontrer. Nous nous tiendrons
solidaires de nos frères et sœurs en Christ qui connaissent la persécution ou
même le martyre en raison de leur témoignage fidèle à l’Evangile.
14.
Unité chrétienne et évangélisation.
Jésus a prié son Père céleste pour que ses disciples soient un afin que le monde
croie. Un des grands obstacles à l’évangélisation du monde est à l’heure
actuelle le manque d’unité au sein du peuple du Christ, condition rendue encore
pire quand les chrétiens se font concurrence et se combattent au lieu de
rechercher ensemble la pensée du Christ. Nous ne pouvons résoudre toutes les
différences entre les chrétiens parce que nous ne comprenons pas encore
parfaitement tout ce que Dieu nous a révélé. Mais dans tout ce qui ne viole pas
notre conscience, nous devrions rechercher la coopération et le partenariat avec
d’autres croyants pour la tâche de l’évangélisation, et mettre en œuvre la règle
éprouvée de la communion chrétienne: “Dans les choses nécessaires, l’unité; dans
les choses secondaires, la liberté; en toutes choses, la charité.”
Nous nous engageons à prier et à œuvrer
pour l’unité dans la vérité parmi tous les véritables croyants en Jésus, et à
coopérer le plus pleinement possible avec d’autres frères et sœurs en Christ
pour l’évangélisation, afin que l’Eglise tout entière puisse apporter l’Evangile
tout entier au monde tout entier.
Définition de termes clés
Le message que nous
proclamons possède à la fois une dimension propositionnelle et une dimension
incarnationnelle, “la Parole a été faite chair”. Nier l’une
ou l’autre, c’est porter un faux témoignage au Christ. Comme la relation entre
le langage et la réalité est l’objet de nombreux débats aujourd’hui, il est
important d’énoncer clairement ce que nous entendons par ce que nous disons.
Ainsi, pour éviter la confusion et les méprises, nous définissons ci-après les
mots clés utilisés dans cette déclaration. Les définitions sont toutes
trinitaires, christocentriques et fondées bibliquement.
1.
Dieu. Le Dieu dont parle cette
déclaration est celui qui s’est révélé lui-même en tant que Créateur de
l’univers, celui qui le soutient et le gouverne. Ce Dieu est éternel dans son
existence propre et immuable dans son saint amour, sa bonté, sa justice, sa
sagesse et sa fidélité à ses promesses. Dieu, dans son être propre, est une
communauté de trois personnes co-égales et co-éternelles, qui nous sont révélées
dans la Bible comme le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Ensemble, elles sont
impliquées dans un schéma coopérateur invariable dans toutes les relations de
Dieu avec le monde et au sein de celui-ci. Dieu est le Seigneur de l’Histoire, à
laquelle appartient son peuple qu’il ne cesse de bénir; il est aussi le
vainqueur et juge dès à présent tous ceux, êtres humains ou angéliques, qui se
rebellent contre sa Loi; il renouvellera enfin la totalité de l’ordre créé.
2.
Jésus-Christ. La déclaration soutient la
façon de voir Jésus que le Nouveau Testament canonique met en avant et que les
credos et confessions chrétiens historiques attestent. Il était, et il est, la
seconde personne de la divinité trinitaire, incarnée aujourd’hui et pour
toujours. Il est né d’une vierge, il a vécu une vie de parfaite sainteté, est
mort sur la croix en sacrifice substitutif pour nos péchés, a été ressuscité
corporellement des morts, est monté au ciel, règne maintenant sur l’univers et
reviendra personnellement pour le jugement et le renouvellement de toutes
choses. En tant que homme-Dieu, jadis crucifié, maintenant assis sur le trône,
il est le Seigneur et le Sauveur qui accomplit par amour à notre égard le triple
ministère de prophète, de prêtre et de roi. Son titre, “Christ”, proclame qu’il
est le serviteur de Dieu qui a reçu l’onction et qui accomplit tous les espoirs
messianiques de l’Ancien Testament canonique.
3.
Esprit Saint. Présenté par les paroles de
Jésus comme étant la troisième personne divine, dont le nom, “Esprit”, dépeint
l’énergie du souffle et du vent, l’Esprit Saint est la présence dynamique
personnifiée de la Trinité dans les processus du monde créé, dans la
communication de la vérité divine, dans le témoignage à Jésus-Christ, dans la
nouvelle création par lui des croyants et de l’Eglise, et dans la communion dont
ils jouissent et le service qu’ils exercent continuellement. La plénitude du
ministère de l’Esprit Saint en relation avec la connaissance du Christ et la
jouissance de la vie nouvelle en lui remonte à l’effusion de la Pentecôte
rapportée en Actes 2. L’Esprit, inspirateur et interprète divin de la Bible,
donne au peuple de Dieu la capacité d’exposer l’Evangile de Jésus-Christ de
façon juste et pénétrante, qui transforme des vies; il fait de cette
communication un moyen fécond de grâce pour ceux qui les entendent. Le Nouveau
Testament nous montre la puissance surnaturelle de l’Esprit pour opérer des
miracles, des signes et des prodiges, pour accorder des dons très divers et pour
vaincre la puissance de Satan dans la vie humaine, pour l’avancement de
l’Evangile. Les chrétiens s’accordent sur le fait que la puissance de l’Esprit
Saint est d’une nécessité vitale pour l’évangélisation et que l’ouverture à son
ministère devrait caractériser tous les croyants.
4.
Bible. Les soixante-six livres de
l’Ancien et du Nouveau Testaments constituent la Parole écrite de Dieu. Les
Ecritures, qui sont la révélation écrite inspirée de Dieu, sont entièrement
vraies et dignes de confiance, elles sont la seule règle infaillible en matière
de foi et de vie. Dans tous les âges et en tout lieu, cette Bible, qui fait
autorité, est, par la puissance de l’Esprit, efficace pour le salut, grâce au
témoignage qu’elle rend à Jésus-Christ.
5.
Royaume. Le royaume de Dieu est son
gouvernement bienveillant de la vie humaine, du cours de l’Histoire et de toute
réalité, par le truchement de Jésus-Christ. Jésus est le Seigneur du passé, du
présent et de l’avenir; il est le Souverain qui gouverne tout. Le salut que
Jésus apporte et la communauté de foi qu’il suscite sont les signes de la
présence de son royaume ici et maintenant, bien que nous attendions son plein
accomplissement lors du retour en gloire de Jésus. En attendant, là où les
normes de paix et de justice du Christ sont observées à un degré quelconque,
dans cette même mesure le Royaume est anticipé et l’idéal de Dieu pour la
société humaine est mis en évidence.
6.
Evangile. L’Evangile est la bonne
nouvelle du plan éternel du Créateur consistant à communiquer sa vie et son
amour aux êtres humains déchus, par l’envoi de son Fils Jésus-Christ, le seul et
unique Sauveur du monde. L’Evangile, puissance de Dieu pour le salut, a pour
centre la vie, la mort, la résurrection et le retour de Jésus et il invite à une
vie de sainteté, de croissance en grâce et à une vie de disciple coûteuse mais
néanmoins caractérisée par l’espérance, dans la communion de l’Eglise.
L’Evangile comprend l’annonce du triomphe de Jésus sur les puissances des
ténèbres et de sa seigneurie suprême sur tout l’univers.
7.
Salut. Ce mot signifie la
délivrance de la culpabilité, de la souillure, de la cécité et de la surdité
spirituelles, de la séparation d’avec Dieu et de la certitude d’un châtiment
éternel en enfer, qui sont le lot de tout homme sous la domination du péché.
Cette délivrance implique la justification présente, la réconciliation avec Dieu
et l’adoption dans sa famille, avec le don régénérateur et sanctifiant de
l’Esprit Saint qui conduit à des œuvres de justice et au service ici et
maintenant, et à une promesse de totale glorification dans la communion avec
Dieu dans l’avenir. Cela implique dans la vie présente la joie, la paix, la
liberté et la transformation du caractère et des relations, ainsi que la
garantie d’une guérison totale lors de la résurrection des corps qui est encore
à venir. Nous sommes justifiés par la seule foi, par le seul moyen de Christ et
pour la gloire de Dieu seul.
8.
Chrétien. Un chrétien est un croyant
en Dieu qui est rendu capable par l’Esprit Saint de se soumettre à Jésus-Christ
en tant que Seigneur et Sauveur, dans une relation personnelle de disciple à
maître, et de vivre ainsi la vie du royaume de Dieu. Le mot “chrétien” ne
devrait être assimilé à aucune tradition ou à aucun groupe culturel, ethnique,
politique ou idéologique. Ceux qui connaissent et aiment Jésus sont encore
appelés disciples du Christ et croyants.
9.
Eglise. L’Eglise est le peuple de
Dieu, le corps et l’épouse du Christ, un temple de l’Esprit Saint. L’Eglise, une
et universelle, est un famille transnationale, transculturelle,
transdénominationnelle et pluriethnique, c’est la famille de la foi. Au sens
plus large, l’Eglise comprend tous les rachetés de tous les temps, parce qu’elle
constitue le seul corps du Christ étendu dans tous les temps aussi bien que dans
tout l’espace. Ici dans le monde, l’Eglise devient visible dans toutes les
communautés locales qui se réunissent pour accomplir communautairement ce que,
selon les Ecritures, l’Eglise est appelée à accomplir. Le Christ est la tête de
l’Eglise. Tous ceux qui sont personnellement unis au Christ par la foi
appartiennent à ce corps et sont unis par l’Esprit à tous les autres véritables
croyants en Jésus.
10.
Mission. Dérivé de missio, le
mot latin pour “envoi”, ce terme est utilisé tant pour l’envoi par le Père du
Fils dans le monde pour en devenir le Sauveur, que pour l’envoi par le Fils de
l’Eglise dans le monde pour répandre l’Evangile, accomplir des œuvres d’amour et
de justice et chercher à faire de tous des disciples.
11.
Evangélisation. Dérivé du mot grec
euangelizesthai, “annoncer de joyeuses nouvelles”, ce mot signifie faire
connaître l’Evangile de Jésus-Christ pour que d’autres puissent, par lui, mettre
leur confiance en Dieu, le recevoir comme leur Sauveur et le servir comme leur
Seigneur dans la communion de son Eglise. L’évangélisation implique la
déclaration de ce que Dieu a fait pour notre salut et l’invitation lancée aux
auditeurs à devenir des disciples de Jésus par le moyen de la repentance du
péché et d’une foi personnelle en lui.
12.
Evangéliste. Tous les chrétiens sont
appelés à jouer leur rôle pour accomplir le grand ordre de mission de Jésus,
mais certains croyants ont reçu un appel particulier et un don spirituel pour
communiquer le Christ et pour conduire d’autres à lui. Nous appelons ces
derniers des évangélistes, comme le fait le Nouveau Testament.
Prière
“Dieu de grâce, notre Père
céleste, nous te louons pour le grand amour que tu nous as témoigné par la mort
rédemptrice et la résurrection triomphante de ton Fils, notre Seigneur
Jésus-Christ. Nous te prions de nous rendre capables, par la puissance de ton
Esprit Saint, de proclamer fidèlement la bonne nouvelle de ton royaume et de ton
amour. Pardonne-nous de n’avoir pas réussi à porter l’Evangile à tous les
peuples du monde. Délivre-nous de l’ignorance, de l’erreur, du manque d’amour,
de l’orgueil, de l’égoïsme, de l’impureté et de la lâcheté. Rends-nous capables
d’être vrais, bons, humbles, compatissants, purs et courageux. Le salut
t’appartient, ô Dieu, à toi qui es assis sur le trône, et à l’Agneau. Nous te
demandons de rendre efficace notre témoignage de l’Evangile. Accorde l’onction
de l’Esprit Saint sur notre proclamation; daigne t’en servir pour rassembler la
grande multitude de toutes les nations qui se tiendra un jour devant toi et
devant l’Agneau dans la louange. Nous te présentons cette requête par les
mérites de notre Seigneur Jésus-Christ. Amen.”
NOTES
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